15
Octobre
2020
|
19:00
Asia/Baku

Oldtimer : au volant d’un Mercedes-Benz LP 333 et d’un Mercedes-Benz L 5000

Résumé
  • 17è Tour d’Allemagne des camions classiques : un musée roulant depuis 1987
  • 13 camions Mercedes-Benz anciens parmi les 64 participants
  • Joachim Schlereth, patron des Ventes & Services de Mercedes-Benz Trucks Allemagne, a conduit le “mille-pattes” issu de la collection de l’usine de Wörth

Visselhövede – La seule chose que les camions des années 50 et 60 ont en commun avec l’actuel Mercedes-Benz Actros se niche dans les seuls volant et roues. Nulle trace de confort de conduite, de transmission automatique ou de systèmes intelligents d’aide à la conduite. Cela n’empêche pas Joachim Schlereth, le patron des Ventes et Services de Mercedes-Benz Trucks Allemagne, d’être fan de camions d’après-guerre : « Nous ne devons pas oublier nos racines et ce que nous avons réalisé et amélioré au fil du temps. Pour moi, qui ai lancé l’an passé le nouveau Mercedes-Benz Actros, conduire un camion classique est une sorte d’équilibre passionnant entre hier, aujourd’hui et demain ».

Joachim Schlereth a eu l’occasion de faire un tel voyage dans le temps lors du 17è Tour d’Allemagne réservé aux camions anciens qui s’est déroulé du 16 au 20 septembre dernier en trois étapes entre Visselhövede et Ladbergen via Einbeck et Spelle. L’événement visait aussi à remercier les héros des transports d’aujourd’hui. Daimler Truck AG a donc participé avec deux véhicules venant de la collection de l’usine de Wörth : un Mercedes-Benz LP 333 (construit en 1960) et un Mercedes-Benz L 5000 (daté de 1952).

Confort économique dans un camion classique

Déjà, après les premiers kilomètres d’un parcours en comptant 500, les progrès réalisés entre le LP 333 et son grand frère sont clairs. Contrairement au L 5000, il est assez agréable à conduire grâce à sa direction assistée. L’embrayage monodisque à sec ne nécessite pas d’appuyer trop fort sur la pédale. Mais c’est à peu près tout au rayon confort pour ce camion surnommée mille-pattes, le LP 333 étant connu pour ses deux essieux avant directeurs. Et vous pouvez le voir en grimpant à bord de ce camion de 16 tonnes. Une simple et petite marche située à l’avant devant les essieux est la seule aide ! Une fois que le chauffeur installé dans la cabine avancée, un imposant tunnel moteur le sépare de son passager. Dessous se nichent les 200 chevaux du moteur OM 326, un 6 cylindres de 10 735 cm3. Cette proximité immédiate génère beaucoup de bruit dans l’habitacle jusqu’à la vitesse maximale de 75 km/h. Les conversations avec son passager imposent donc de parler fort.

Le Mercedes-Benz L 5000 n’est pas mieux loti que son petit frère. Une conversation sans élever la voix est là aussi impossible, bien que le 6 cylindres en ligne OM 67/8 de 120 chevaux soit installé devant la cabine, dans un long nez. Quiconque doit conduire ce camion de 10,7 tonnes doit aussi être un vrai camionneur. Joachim Schlereth a pu déjà le sentir en appuyant pour la première fois sur la dure pédale d’embrayage. Et la direction demande autant de muscles si ce n’est plus de la part des bras du pilote. Aucune assistance hydraulique ici, juste un grand volant.

17tè Tour d’Allemagne : un musée roulant de 500 kilomètres

Plus de la moitié des 64 participants du Tour d’Allemagne ont “subi” la même épreuve au volant de leurs camions des années 50 et 60. Aux côtés des 13 camions Mercedes-Benz, presque toutes les marques de l’époque étaient présentes – de Büssing à Henschel et de Magirus à Krupp. C’est une sorte de musée roulant explique l’organisateur Joachim Fehrenkötter. Son père Robert en a eu l’idée en 1987, parce qu’il pensait que les camions anciens devaient mieux être sur la route que derrière les murs d’un musée.

Depuis, entre 60 et 80 camions classiques roulent à travers l’Allemagne et les pays voisins, selon l’itinéraire choisi, tous les deux ans. "Cette année, nous avions prévu un tour de France de 10 jours," explique Joachim Fehrenkötter, "mais la pandémie de COVID-19 a mis à mal nos plans initiaux. Nous avons dû rapidement revoir le parcours et le raccourcir à 4 jours." Même si les invitations ont été envoyées au tout dernier moment, le nombre de réponses positives a été important et c’est un défilé attrayant de camions anciens qui a pu participer à cette 17è édition.

La conclusion de Joachim Schlereth après 3 jours de doubles débrayage : "Bien que j’ai obtenu mon permis avance une boîte non synchronisée, j’ai un respect pour elle. Car si vous vous trompez, tout le monde peut l’entendre."