Montigny-le-Bretonneux (78),
25
Février
2021
|
14:14
Asia/Baku

Il y a 30 ans : coup d’envoi du projet Pile à Combustible

Le 25 février 1991, le développement d'une unité de pile à combustible pour alimenter un véhicule électrique a commencé avec un projet de Dornier GmbH à Friedrichshafen, société appartenant alors au groupe Daimler Benz. Lequel était à l'époque constitué en un "groupe technologique intégré", réunissant plusieurs entreprises de différentes industries. Des domaines tels que l'électronique numérique et informatique ainsi que les voyages spatiaux enrichissaient le réservoir de connaissances du groupe, ce qui profitait également au domaine plus traditionnel de la technologie automobile.

Dornier développait des systèmes pour les voyages spatiaux habités, notamment une pile alcaline à combustible pour l'approvisionnement en énergie. Dans les années 1980, une nouvelle technologie de pile à combustible est apparue : la pile à combustible à membrane échangeuse de protons (PEMFC). Ce système utilisait des températures relativement basses, entre 60 et 120°, rendant possible la production de l'électricité à partir d'hydrogène. C'est exactement ce que les développeurs du groupe ont proposé. Toutefois, l'idée a d'abord été rejetée - le moment n'était manifestement pas encore venu de passer à l'action.

En 1991, le professeur Hartmut Weule, le nouveau Directeur de la Recherche de Daimler-Benz, valida le projet de développement d'une unité de puissance à pile à combustible pour un véhicule électrique.

Deux ans de développement seulement

C'est le feu vert qu'attendaient les ingénieurs. En quelques semaines seulement, ils développèrent un concept de module d'entraînement et le présentèrent à leur patron. En novembre 1991, ce dernier approuva la construction d'un prototype et débloqua un financement pour deux ans. Ce n'était pas très long pour le développement d'une technologie qui n'avait, jusqu'alors, jamais existé sous cette forme. Mais l'objectif d'une mobilité sans émissions était valable : le courant électrique pour le moteur d'entraînement était généré par la conversion électrochimique de l'hydrogène, dont le seul sous-produit était l'eau.

La suite de l'histoire est connue et la phase de développement rapide a été un succès. Le 13 avril 1994, Mercedes-Benz présentait la NECAR, la "New Electric CAR » ou « nouvelle voiture électrique".  Un acronyme aussi choisi en référence également à la rivière Neckar qui coule à Stuttgart !.À cette époque, le prototype parfaitement opérationnel avait déjà accumulé plusieurs milliers de kilomètres au compteur : mis à la route en décembre 1993, il avait roulé sans aucun problème pendant toute cette période. Il s'agissait d'un nouveau jalon dans l'histoire de l'innovation de Mercedes-Benz.

Le fourgon Mercedes-Benz MB 100 devint ainsi le laboratoire mobile pour cette technologie d’avant-garde. Cet utilitaire fut tout simplement choisi car le module d'entraînement pesait environ 800 kilos et nécessitait beaucoup d'espace, occupant presque tout le compartiment de chargement. Le véhicule remplit sa mission et démontra que les moteurs à pile à combustible étaient effectivement adaptés aux véhicules de route. Le NECAR avait une autonomie d’environ 130 kilomètres et pouvait roulait jusqu’à 90 km/h. La puissance du moteur électrique était de 30 kW (41 ch). Le NECAR marqua un tournant. Ce MB100 très particulier se trouve aujourd'hui au musée Mercedes-Benz de Stuttgart.